La réforme des retraites sur le point d’être imposée aux français est l’illustration parfaite de la nécessité d’un changement de modèle pour notre démocratie.

Nous vivons depuis la révolution sur un modèle de représentation nationale par lequel les français désignent pour 5 ans des représentants et leur laissent ensuite la liberté totale de décider pour eux. Mais ce modèle a été créé à une autre époque, un temps où l’immense majorité des français était totalement inculte et où il fallait 5 jours pour qu’une information parvienne de Paris à Marseille. Aujourd’hui, nous sommes éduqués et informés en temps réel, certains dirons même surinformés.

Un modèle obsolète

Quel sens cela a-t-il donc de conserver ce principe alors que d’une part, il ne répond plus aux nécessités de l’époque et d’autre part, il a été dévoyé par le temps. Au XVIII ème siècle, chaque français n’était pas en capacité d’être député mais chaque français pouvait le devenir. Aujourd’hui, ce sont les appareils politiques qui ont pris le contrôle et la voix de ceux qui ne se reconnaissent pas à 100% dans un parti ne compte qu’au moment de déposer le bulletin dans l’urne, toute possibilité d’œuvrer concrètement étant condamnée d’avance.

C’est mon cas et je le revendique. Je ne reconnais dans aucun parti, aucun d’entre eux ne m’offre assez de liberté d’opinion et de choix, aucun d’entre eux n’a pour philosophie de respecter mes choix et mes convictions et de les faire passer avant les intérêts du parti. C’est pour cela que les motions de censures sont toutes rejetées, parce que nos représentants sont au service de leur clan et pas dans celui des français qui les ont élus. Et quoi qu’on fasse, avec ce modèle, cela ne changera jamais, les gens de gauche ne voteront pas le même texte que l’extrême droite par idéologie, les LR pareil. En bref, les idéologies, les chapelles et les combines d’appareil priment sur l’intérêt du peuple. Et je n’oublie pas le chantage au fascisme qui nous a conduit à élire des présidents par défaut 4 fois sur les 5 dernières présidentielles.

Un peuple souverain

Or, je persiste à défendre l’idée selon laquelle le peuple français n’a plus de souverain, il est souverain. Nous sommes au temps d’Internet, des blockchains, de la cybersécurité, nous sommes capables de mettre en place un principe selon lequel les français valideraient les lois.

Le principe de la démocratie participative est simple : moins de lois, mais de meilleures lois. Il prévoit des lois cadre, regroupant les règles et les modalités autour d’un thème et une réflexion vers le long terme. Et c’est justement le principe de cette loi sur la réforme des retraites qui se situe au sein d’une loi cadre sur la sécurité sociale.

Si nous étions sur le régime de la démocratie participative, il n’y aurait pas 577 mais une centaine de députés, pas 49.3, pas de Sénat ou de commission obscure. Le gouvernement pourrait même la faire voter sa réforme, la belle affaire, elle ne serait pas applicable avant le référendum du premier dimanche de mai (3 référendums populaires de validation des lois cadres, le premier dimanche de février, de mai et d’Octobre). Si les français disent majoritairement non, la loi est retoquée et il n’y a pas de moyen pour la faire à l’envers, pas de congrès à Versailles, pas de conseil des sages pour s’opposer, le peuple souverain, c’est çà.

Le peuple n’aura pas toujours raison, il se trompera peut-être. Pour critiquer le référendum, certains montrent du doigt l’exemple du Brexit et arguant d’un regret du choix fait par une majorité. Mais le peuple, lui, assumera ses erreurs et s’il en prend conscience, les lois lui seront proposées de nouveau plus tard et il les votera, elles seront corrigées en fonction de sa volonté et elles seront validées. On pourra trouver tous les arguments fallacieux du monde pour que les élites conservent les privilèges qui étaient sensés avoir disparus en 1789, rien ne pourra s’opposer à ceci : la démocratie est le gouvernement pour le peuple et par le peuple : nous pouvons encore une fois montrer l’exemple au monde entier en apportant un souffle de modernité à ces modèles vieux de plus de deux siècles. Mais pour cela, il faut se mobiliser pour faire naitre ce concept, il faut se compter, s’unir et au lieu de ce mettre en rang derrière tel ou tel champion qui finira un jour par nous trahir, œuvrer pour une autre république, une autre démocratie.

Un appel à l’unité et à ceux qui veulent vraiment faire changer les choses

Je ne suis qu’un écrivain et un penseur, je ne peux rien seul. J’ai besoin d’une prise de conscience de tous sur la fin de ce modèle obsolète qu’est la démocratie représentative et de la mobilisation des plus motivés d’entre-vous pour porter ce projet avec moi, le faire grandir, l’illustrer, le partager, le faire connaitre.

J’ai écris un livre qui imagine ce que serait la mise en place d’un tel modèle. Je l’ai voulu précis mais distrayant, sur un principe de politique fiction. Mais il n’est que l’une des illustrations de ce concept de démocratie participative. Ce qu’il faut surtout en retenir, c’est qu’il s’agit d’une refonte des institutions, transpartisane, destinée à ôter du pouvoir à ceux qui en ont trop et à en donner à ceux qui n’en ont plus. Si les français ne votent plus, je suis persuadé que c’est parce que pour nombre d’entre eux, ils ont baissé les bras, ils se disent que ça ne sert à rien, qu’ils ne sont que des pions et qu’au final, quelque que soit l’élu, il n’en fera qu’à sa tête.

Je crois que lorsqu’ils voteront pour des sujets concrets, ce sera autre chose : s’il y avait un référendum sur la réforme des retraites, la mobilisation serait importante.

Alors soyez nombreux à relayer cet article et manifestez-vous en remplissant le formulaire de contact ou en écrivant à demopar [at] alamosoft.com. Plus nous serons nombreux, plus nous ferons partager cette idée, plus nous pourrons construire un projet concret proposant une alternative à ce jour sans fin qui n’a plus rien d’amusant.

Sans cela, tous les 5 ans, nous recommencerons la même erreur, nous mettrons au pouvoir des gens qui gouverneront suivant leurs idéaux mais pas forcément dans notre intérêt. Encore, et encore …

Maxime Frantini